
Des centaines de milliers d’indépendantistes prennent la rue à chaque 11 septembre depuis quelques années pour réclamer la tenue d’un référendum.
Les partis indépendantistes n’ont que faire de La Cavale catalane. Elle venait tout juste de s’amorcer qu’ils l’ont mis en jeopardy lundi soir en annulant la consultation sur l’indépendance qui devait se tenir le 9 novembre.
Un texte d’Olivier Arbour-Masse
«Le gouvernement a constaté que la consultation ne peut pas se tenir», a laissé tomber Joan Herrera, dirigeant de Iniciativa per Catalunya, après une réunion des partis favorables au référendum.
Le président de la région, l’indépendantiste Artur Mas, proposera une solution alternative mardi.
Déclaration unilatérale
Déjà, le deuxième parti en importance a fait part de ses intentions, qui laissent présager une élection précipitée dans les prochains mois. «On doit se doter d’une majorité parlementaire pour déclarer l’indépendance et entamer le processus de création de la République catalane», a lancé sur Twitter Oriol Junqueras, le chef de l’ERC, parti indépendantiste de gauche.
Le tribunal constitutionnel, à la demande du gouvernement espagnol, a suspendu la consultation sur l’indépendance catalane en septembre. Le président Mas avait indiqué qu’il irait de l’avant, mais s’était engagé à demeurer dans la légalité. Devant le refus de son homologue espagnol Mariano Rajoy d’envisager un vote sur la question indépendantiste, Artur Mas a choisi de reculer sur la date du 9 novembre.
Élection avant les Fêtes?
Un journaliste catalan m’expliquait il y a quelques semaines, à Glasgow, qu’une des solutions envisageables serait la tenue d’une élection référendaire où tous les partis pro-indépendance se réuniraient en bloc face aux partis pro-Espagne. Ainsi, l’enjeu électoral serait clair: pour ou contre une Catalogne indépendante. Le journaliste évoquait une élection avant les Fêtes ou, au plus tard, en janvier.
Une fois la majorité obtenue, les partis indépendantistes pourraient se tourner vers Madrid et réclamer la tenue d’une référendum sur l’indépendance avec un argument démocratique de taille ou encore déclarer unilatéralement leur indépendance, ce qui serait plus surprenant.
À l’heure actuelle, les partis indépendantistes détiennent la majorité en chambre avec 88 députés sur 135.