Guider son peuple vers l’indépendance dans le champ miné de la loi espagnole comporte son lot de risques. Artur Mas est appelé à comparaître devant le tribunal, deux jours après avoir mené les indépendantistes à une victoire majoritaire aux élections régionales de la Catalogne.
On lui reproche l’organisation d’une consultation symbolique sur la question de l’indépendance survenue le 9 novembre 2014. Cette consultation, prix de consolation après qu’un référendum fut refusé par Madrid, avait attiré 2,3 millions de Catalans sur les 5,4 millions habilités à voter. Ils avaient appuyé l’indépendance à 80%.
Pour son rôle dans la tenue de cette consultation, Artur Mas est accusé de désobéissance, de malversation, d’abus de pouvoir et d’usurpation de fonctions. Deux autres membres de son ancien gouvernement sont également accusés.
Sa comparution se tiendra à une date ayant une symbolique forte pour les Catalans. Le 15 octobre 1940, le président de la région Lluis Companys était exécuté par le régime du dictateur Franco en criant «Pour la Catalogne».
Une condamnation pour désobéissance civile ou pour abus de pouvoir pourrait causer la mort politique d’Artur Mas. Ces chefs d’accusation peuvent entraîner une interdiction d’exercer des fonctions électives.
J’abordais justement la question de la désobéissance civile dans mon entrevue avec Artur Mas la semaine dernière: